L’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali quitte le pouvoir et prend la fuite. Le Premier ministre, Mohammed Ghanouchi, assure l’intérim du chef de l’Etat. La femme de Ben Ali, Leïla, sa fille ainsi que son gendre se sont déjà réfugiés à l’étranger. Ben Ali pourrait se voir accorder l’exil en France.Arrivé au pouvoir en novembre 1987 après avoir destitué l’ancien président Habib Bourguiba, Ben Ali, 74 ans, a régné d’une main de fer sur son pays. La révolution tunisienne est en marche.
L’annonce du départ de Ben Ali a été faite officiellement dans la soirée du vendredi 14 janvier à la télévision tunisienne par le Premier ministre, Mohamed Ghanouchi. Celui-ci annonce assurer l’intérim de la présidence de la République.
« Conformément à l’article 56 de la Constitution, j’assume à partir de cet instant la charge de président par intérim », a annoncé Mohamed Ghannouchi, 69 ans. Le nouveau président, filmé dans le palais présidentiel de Carthage, a lu sa déclaration debout, entouré par le président de la Chambre des députés, Fouad Mebazaa, et par celui de la Chambre des conseillers (Sénat), Abdallah Kallel.
« Je m’engage à respecter la Constitution et à mettre en oeuvre toutes les réformes sociales et politiques qui ont été annoncées en collaboration avec les partis politiques et les composantes de la société civile », a-t-il déclaré. Selon des sources proches de la présidence, le scrutin anticipé devrait être ouvert au multipartisme, une première depuis l’indépendance du pays, en 1956.
Quelques heures plus tôt, le président avait décidé de limoger son gouvernement et d’appeler à des législatives anticipées. Il avait, en outre, décrété l’état d’urgence dans tout le pays alors que l’armée avait pris le contrôle de l’aéroport international de Tunis et l’espace aérien fermé.
Voulant désamorcer les tensions nées des troubles et de leur répression qui ont déjà fait au moins 67 morts dans le pays, selon une ONG, Ben Ali s’était engagé, jeudi, à ne pas briguer de nouveau mandat présidentiel, à démocratiser le pays et à faire cesser les tirs contre les manifestants. Il avait également affirmé avoir ordonné la levée de toute censure sur la presse et sur Internet qui étaient très surveillés.
Face à la pression populaire qui exigeait son départ, le président a fini par abdiquer et quitter le pays, mais on ignore encore pour le moment la destination qu’il a prise. Sa femme Leïla Ben Ali, sa fille ainsi que son gendre se sont déjà réfugiés à l’étranger. Selon certaines sources, ils trouvés trouvé refuge au Canada. D’autre sources indiquent qu’elle a quitté la Tunisie au cours de ces derniers jours pour s’installer à Dubaï.
Dans l’après-midi, des membres de la famille Trabelsi, la famille de Leila Ben Ali auraient été arrêtés à l’aéroport de Tunis alors qu’ils tentaient de prendre la fuite.
Arrivé au pouvoir en novembre 1987 après avoir destitué l’ancien président Habib Bourguiba, Ben Ali, 74 ans, a régné d’une main de fer sur la Tunisie. Sa chute intervient après de violentes manifestations qui ont démarré à la mi-décembre 2010 et qui ont coûté la vie à plus de 67 personnes.
La chute d’un despote : Ben Ali fuit à bord d’un avion, se dirige vers Malte, Paris ne veut pas de lui en France, il attérit à Dubaï
La chute d’un despote. Jeudi après-midi, l’ex-président tunisien Ben Ali a fui la Tunisie à bord d’un avion. La destination finale de l’ex-raïs n’est pas encore connue, mais la France a officiellement annoncé qu’elle ne souhaitait la venue sur son sol de l’ex-président tunisien, expliquant notamment cette position par le risque de mécontenter la communauté tunisienne dans l’Hexagone. Aux dernières nouvelles, Ben Ali se trouverait à Dubaï.
Après la fuite, les soucis de l’exil. L’avion de l’ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali survolait vendredi peu avant 19H00 GMT l’espace aérien maltais « en direction du nord », a indiqué à l’AFP un porte-parole du gouvernement.
Le pilote a « pris contact avec la tour de contrôle de l’aéroport de La Vallette, mais seulement pour survoler l’espace aérien et pas pour atterrir », a indiqué ce porte-parole du ministère maltais des Affaires étrangères. Il a précisé que l’appareil se dirigeait « vers le nord ».
« Ben Ali ne vient pas à Malte et le gouvernement n’a aucune indication qu’il viendra à Malte », a par ailleurs déclaré le chef de la diplomatie maltais, Tonio Borg.
Selon des informations obtenues par DNA de sources tunisiennes, le président Ben Ali a quitté Tunis en fin d’après-midi à bord d’un avion, accompagné d’une délégation de 49 personnes. Nos sources indiquent également que l’ex-président tunisien aurait sollicité un passage en Algérie.
Sa femme Leila Trabelsi Ben Ali ainsi que plusieurs de ses proches ont également fui le pays.
Selon la télévision française France 2, les autorités françaises devraient certainement accorder l’exil à Ben Ali. La France « n’a reçu aucune demande d’accueil » du président tunisien en fuite Zine el Abidine Ben Ali et examinerait toute éventuelle requête « en accord avec les autorités constitutionnelles tunisiennes », a fait savoir vendredi le ministère des Affaires étrangères.
Une ONG veut son arrestation
Un mouvement tunisien d’opposition en exil a déclaré aujourd’hui que si le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, qui a quitté Tunis dans la soirée, venait en France, il déposerait plainte pour « les crimes commis contre son peuple » et exigerait « son arrestation ».
« Si Ben Ali vient en France, nous porterons plainte. Nous demanderons son arrestation immédiate et sa traduction en justice pour le crimes commis contre son peuple », a déclaré Mouhieddine Cherbib, du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT).
De son côté, la police française se prépare à l’arrivée du président tunisien Zine el Abidine ben Ali à Paris dans la soirée de vendredi, indique l’AFP citant une source policière non identifiée. L’Elysée avait dit auparavant ne pas avoir d’information attestant de la venue de Ben Ali dans la capitale française. ( Photo capture d’écran : l’avion de Ben Ali quittant l’aéroport de Tunis vendredi soir)